mercredi 4 janvier 2017

Un nouveau service national paritaire égalitaire et populaire

Nous sommes vingt ans après la suspension de l’appel sous les drapeaux. L’impasse dans laquelle se trouvent nos armées (l’AdT[1] en particulier), l’incapacité à constituer une réserve mobilisable montre à quel point les défenseurs de la conscription étaient dans le vrai, au point que des voix s’élèvent aujourd’hui pour un nouveau service national.

Ringard, Injuste, inégalitaire, perte d’une année professionnelle pour les jeunes diplômés, technicité trop importante des armements pour les appelés, tels furent quelques uns des arguments utilisés lors de la campagne de dénigrement du service militaire, alors que tous ce qu’il avait de positif fut passé sous silence. Nous avons jeté le bébé avec l’eau du bain et ensuite cassé la baignoire.
Mais le service Militaire c’était aussi --- et il pourrait le redevenir --- le ciment de la nation par la cohésion sociale, l’intégration des jeunes issues de l’immigration, le contre poison au communautarisme et la défense de la laïcité. La formation au civisme, aux valeurs de la république, la prise de conscience de notre mémoire collective. C’est encore l’apprentissage à vivre au sein d’une structure hiérarchique et/ ou du commandement, le travailler et faire des efforts ensembles. C’est encore un moyen de promotion social par l’apprentissage d’un métier. C’est pour les armées un recrutement de qualité, une plus grande ouverture sur la nation par la diversité d’origine de culture et de formation des personnels présents dans nos forces et encore bien d’autres avantages que l’on pourrait développer.

C’est enfin le lien puissant entre nos armées et notre nation. Nos cadres militaires ont, alors aussi, pour mission noble une partie de la formation de notre jeunesse.

Le choix de l’armée de conscription est politique c’est celui de la défense du territoire et de sa population. C’est rendre à la nation et aux assemblées le contrôle de la violence légitime, alors que l’armée professionnelle est le bras armée du pouvoir exécutif. Une armée mixte, appelés et engagés, c’est aussi un positionnement géostratégique différent de la France, plus indépendant qui n’empêche nullement d’avoir des alliances.

Alors quel service militaire aujourd’hui ? Et à quels critères doit-il répondre ?

            Il doit être le plus universel possible pour les filles et les garçons.
            Il doit être de courte durée probablement 6 mois.
            Mais il doit également dispenser une formation militaire de la meilleure qualité possible.

Dans notre ancien système existaient des préparations militaires de différents niveaux et ou spécialisées par armes et par armées. Il faut développer et moderniser ces formations pour permettre aux jeunes de commencer l’apprentissage du métier de soldat par période bloquées plus ou moins longue et/ou en se formant sur des journées ou demi journées, pendant les vacances en fonction de leur cursus scolaire ou professionnel. Ils pourraient y acquérir les connaissances sanctionnées par l’obtention d’une Unité de Valeur qui leur permettraient de passer à une étape supérieure de formation et arriver au service militaire déjà prêts à servir d’autant mieux si en plus ils ont une qualification professionnelle ou un diplôme universitaire utile aux armées.
Un véritable continuum de formation doit être pensé permettant en fonction du nombre d’UV acquit d’accéder y compris à des formations de sous-officier, officier marinier et officier. Le service militaire terminé cette organisation est transposable aux futurs réservistes ---La démonstration est faite aujourd’hui que sans service militaire il n’y a pas de réserve[2] ---. Le service militaire n’est plus alors qu’un simple pourvoyeur d’effectifs mais une véritable étape dans la formation des hommes et des femmes citoyens et citoyennes de ce pays.

En conclusion je citerai Marc Bloch qui écrivait dans son livre l’Étrange défaite: « IL ne faut pas omettre de distinguer la guerre que l’on décide volontairement de faire et celle qui vous est imposée, entre le meurtre et la légitime défense. »
Il faut avoir conscience que le monde d’aujourd’hui est en pleine ébullition. En cas de crise grave, si toutes les solutions diplomatiques devaient être épuisées et sans effet les armées resteraient le dernier recours pour protéger la nation. La dissuasion nucléaire seule ne suffit pas. Elle est un peu notre Ligne Maginot actuelle, il faut aussi une armée conventionnelle capable de monter en puissance et seule la conscription le peut et permet d’avoir une Réserve.


LCL (h) Pytkiewicz
Ancien Secrétaire Général de la Fédération des Officiers de Réserve Républicains.
Membre de la commission de défense du PCF





[1]
                [1] Armée de Terre
[2]
                [2] La réserve est un autre sujet à débattre trop long pour qu’il ne soit pas traité à part.

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